La pratique du bien-être extrême est ancienne, bien plus ancienne que le peignoir. Nos historiens en ont recensé de nombreuses traces. Voici un florilège de leurrs plus étonnantes découvertes.
On ne peut pas à proprement parler de peignoirisme ou d'Accros du Peignoir avant la mise au point du peignoir . Cependant il est indéniable que l'époque romaine a vu le développement d'un phénomène tout à fait comparable. Il se traduit par deux faits tout à fait avérés : l'invention des bains romains, version archaïque mais déjà très aboutie de ce qui deviendra le thermalisme ; et la mise au point, puis la généralisation spectaculaire, d'un vêtement que l'on peut légitimement considérer comme l'ancêtre du peignoir : la toge.
Inspirée par un vêtement d'origine étrusque mais largement perfectionnée par les stylistes latins, ce vêtement ample et blanc se caractérise par le principe du drapé. D'où l'on peut conclure qu'il avait la double fonction de peignoir et de drap de bain, que nous avons aujourd'hui attribué à deux pièces d'étoffe différentes.
Quant à savoir laquelle des deux options ? le deux-en-un des Romains ou la spécialisation textile contemporaine ? est la plus pratique, les experts n'ont pas encore tranché la question. Mais nous suivons de près les débats sur ce sujet, qui préoccupe aussi bien des chercheurs en physique que des philosophes du quotidien.
Toujours est-il que l'Empire romain a su répandre dans de larges espaces géographiques de nombreuses pratiques dans lesquelles nous reconnaissons celles d'authentiques précurseurs du bien-être extrême :
En se fondant sur ce réseau de faits troublants, l'historiographie récente a mis en lumière la possibilité d'une pandémie comparable au phénomène contemporain. Bien qu'il soit anachronique de parler d'addictologie du Peignoir ? celui-ci n'ayant jamais été attesté pour cette période ? il semble de plus en plus probable qu'il se soit agi de la même pathologie.
Cette nouvelle révélation nous remplit d'espoir car si elle était confirmée, cela nous ouvrirait de nombreuses clefs pour comprendre notre époque, le développement de notre mouvement et ses évolutions probables. Comme c'est excitant !
Le styliste gallo-romain Nerius est à deux doigts d'inventer le peignoir thermal. Malheureusement, par une malencontreuse erreur de formulation, il met au point la baignoire thermale, qui trouvera tout de même un usage pratique et durable.
On peut encore voir les premiers résultats de ses recherches à Néris-les-Bains. Pour le peignoir, il va encore falloir patienter de longs siècles.
Il est à noter que la Gaule romaine adopte très vite les us et coutumes balnéaires de son conquérant. Malgré leur caractère belliqueux, énergique, musclé, nerveux, pour ne pas dire névrotique, les Gaulois manifestaient quelques signes de prédisposition au bien-être. Notamment les peuples du Massif central ? Arvernes, Éduens, Vellaves, Ruthènes, Lémovices et Gabales ? avaient une excellente connaissance des sources et eaux thermales , qu'ils associaient au dieu Borvo, l'une des figures majeures de leur Panthéon.
Après la paix romaine (pax romana), la période médiévale apparaît comme une ère de fureurs et de violences, avec des envahisseurs, des guerres, des armées et des armures. La France se couvre de châteaux forts froids et sombres. La toge et la chaise longue disparaissent. Les bains sont un lointain souvenir. L'épidémie des Accros antiques disparaît brutalement.
Cependant çà et là, quelques persistances subsistent. Dans les villes, la pratique des étuves ne s'avère pas systématiquement liée aux seuls besoins d'hygiène. Et surtout, c'est la grande période des grands pèlerinages. De Saint-Gilles à Saint-Jacques, de Vézelay au Puy-en-Velay, l'on marche beaucoup dans le Massif central. Des itinéraires lents et fervents se dessinent, massivement suivis par les fidèles. Comment ne pas y déceler les prémisses de la Trans-Bien-Être qui nous est si chère ?
Rien. Époque de frénésie qui ne nous inspire vraiment pas, désolé.
Et après ? Comment est-on entré dans l'Ère du bien-être extrême ? Découvrez-le dans un nouvel épisode de notre saga historique : « XIXe siècle : l'irrésistible explosion »